Second enseignement

"Je te bénis mon créateur
pour la merveille que je suis
Tous les trésor au fond de moi
que tu as mis sans faire de bruit"

Attitude à avoir lors des désolations et des consolations (par l'Abbé Q. Sauvonnet tirés des exercices spirituels de Saint Ignace)

Il importe, au temps de la désolation, de ne faire aucun changement, mais de demeurer ferme et constant dans ses résolutions et dans la détermination où l’on était avant la désolation, ou au temps même de la consolation. Car, comme ordinairement c’est le Bon Esprit qui nous guide et nous conseille dans la consolation ; ainsi dans la désolation est-ce le mauvais esprit, sous l’inspiration duquel nous ne pouvons prendre un chemin qui nous conduise à une bonne fin.
L’expérience prouve que nous regrettons souvent les décisions prises dans les périodes de trouble. Une colère, un mot malheureux qui a dépassé notre pensée… Quand tout va mal et que nous ne sommes pas en état de réfléchir sereinement, alors il faut ne rien faire à moins d’avoir pros conseil auprès de quelqu’un de bon conseil. Dans tout ce qui touche la vie spirituelle, cette personne sera évidemment le directeur spirituel.
Selon cette règle, celui qui, par exemple, a pris comme résolution de réciter son chapelet ne décidera pas, tout à coup, d’arrêter, parce qu’il n’y trouve plus goût ou qu’il croit perdre son temps, en raison de distractions continuelles.
Les couples, qui se séparent parce que plus rien ne va, illustrent également cette règle : la décision malheureuse de se séparer est à chaque fois prise au moment où tout va le plus mal… Relisons saint Ignace : « ainsi dans la désolation est-ce le mauvais esprit, sous l’inspiration duquel nous ne pouvons prendre un chemin qui nous conduise à une bonne fin. »
Quoique nous devions jamais changer nos résolutions au temps de la désolation, il est cependant très utile de nous changer courageusement nous-mêmes, je veux dire notre manière d’agir, et de la diriger toute entière contre les attaques de la désolation. Ainsi, il convient de donner plus de temps à la prière, de méditer avec plus d’attention, d’examiner plus sérieusement notre conscience, et de nous adonner davantage aux exercices convenables de pénitence.

Cette règle est LA règle d’or, à savoir : la contre-attaque. Il nous faut prendre le contre-pied de ce que le Mauvais Ange nous inspire. Pour ce faire reprenons ce que saint Ignace nous dit :

1.La prière. Nous ne saurions trop insister sur l’efficacité de la prière.

2.La méditation

3.Les examens fervents de conscience (souvent le démon nous fait croire que nous avons péché alors que non seulement nous n’avons pas consenti mais nous avons gagné des mérites en réagissant. Et s’il y a eu faute, l’examen nous donne confiance, en nous faisant remercier Dieu et nous obtient son pardon par l’acte de contrition et de fermes propos)

Un peu de pénitence… Quelques petites pénitences chassent le démon, par exemples trois Ave Maria les doigts sous les genoux, ou une dizaine de chapelet les bras en croix, ou une petite mortification de gourmandise.

Le démon craint cela. Saint Benoît, un jour, eut une tentation terrible de la chair dont il n’arrivait pas à se débarrasser. Otant son habit, il se roula dans un de ces buissons d’épines très piquantes. Son corps était pleinde sang. Mais tous les démons avaient fui. Nous avons là un grand principe de conduite pour vaincre le démon.

D’après cette règle, quand une personne nous insupporte particulièrement, il nous faut agir à son endroit avec encore plus de délicatesse et de patience. La petite Thérèse nous donne l’exemple d’une telle attitude dans sa vie. Les applications quotidiennes d’un tel conseil sont nombreuses.
Que celui qui est dans la consolation pense comment il se comportera au temps de la désolation et qu’il fasse dès lors provision de courage pour le moment de l’épreuve.

C’est une certitude, nous aurons après des moments de consolations où tout nous semble facile des périodes beaucoup plus difficiles. En être bien persuadé permet de savourer les périodes faciles et surtout de pas fléchir au moment de l’orage. Si l’orage doit venir, il sera lui-même suivi de l’éclaircie. Saint Ignace nous exhorte avec raison à la patience :
Que celui qui est dans la désolation travaille à se conserver dans la patience, vertu directement opposée aux attaques qui lui surviennent, et qu’il emploie, comme nous l’avons dit dans la sixième règle, les moyens nécessaires pour vaincre la désolation.

Saint Ignace résume tout cela par une comparaison qu’en la circonstance nous ne pouvons que citer : Notre ennemi ressemble à une femme ; il en a la faiblesse et l’opiniâtreté. C’est le propre d’une femme, lorsqu’elle se dispute avec un homme, de perdre courage et de prendre la fuite aussitôt que celui-ci lui montre un visage ferme ; l’homme au contraire, commence-t-il à craindre et à reculer, la colère, la vengeance et la férocité de cette femme s'accroissent et n’ont plus de mesure. De même c’est le propre de l’ennemi de faiblir, de perdre courage et de prendre la fuite avec ses tentations, quand la personne qui s’exerce aux choses spirituelles montre beaucoup de fermeté contre le tentateur, et fait diamétralement le contraire de ce qui lui est suggéré. Au contraire, si la personne qui est tentée commence à craindre et à supporter l’attaque avec moins de courage, il n’est point bête féroce sur la terre dont la cruauté égale la malice infernale avec laquelle cet ennemi de la nature humaine s’attache à poursuivre ses
perfides desseins.

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