mitation de Jésus Christ, traité spirituel du 15ème siècle

« Ne craignez pas les hommes; tout ce qui est voilé, sera dévoilé »


Tu n'as « pas ici-bas de demeure définitive » (Hé 13,14). Où que tu sois, tu n'es qu'un hôte, un passant, et tu n'auras jamais de paix si tu n'es pas intimement uni à Jésus Christ. Que cherches-tu autour de toi ? Le lieu de ton repos n'est pas ici-bas. Ta demeure est au ciel, et rien sur cette terre ne t'appartient. Tout passe, et tu passeras avec tout ce qui t'entoure. Prends donc garde de t'attacher à quoi que ce soit, car tu serais pris et perdu.

Que ta pensée se tourne sans cesse vers le Très-Haut, et que ta prière s'élève vers Jésus Christ. Si tu ne sais pas méditer la profondeur des mystères célestes, repose-toi dans la Passion du Christ, et aime à te cacher dans ses plaies sacrées. Car, si tu prends refuge dans les plaies et les stigmates de Jésus, tu éprouveras un grand réconfort dans la tribulation ; tu ne craindras pas le mépris des hommes, et tu supporteras aisément leurs critiques. En ce monde Jésus Christ a été méprisé par les hommes et, dans l'angoisse la plus extrême, abandonné par ses amis et ses proches et livré à l'opprobre général. Jésus Christ a voulu souffrir et être méprisé ; et toi, tu oses te plaindre de la moindre contrariété ?...

Si tu veux régner avec le Christ, vis avec le Christ et pour le Christ. Si tu étais parvenu une seule fois à pénétrer dans le coeur de Jésus, et si tu avais ressenti son amour ardent, tu ne te préoccuperais plus de ce qui peut te plaire ou te déplaire ; tu te réjouirais plutôt dans les humiliations, car l'amour de Jésus permet aux hommes de tout mépriser. Celui qui aime Jésus et la vérité et qui a réussi à se dégager de toute affection déréglée peut librement s'approcher de Dieu, s'élever en esprit au-dessus de sa condition présente, et goûter dans le Christ un bonheur éternel. Celui qui juge toutes choses d'après ce qu'elles valent vraiment et non d'après les paroles et l'opinion des hommes, celui-là est vraiment sage et instruit par Dieu.


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